lundi 21 octobre 2013

Jarabacoa

 On essaye de sortir de la ville un weekend sur deux. Découvrir de nouveaux endroits, visiter cette île puisque nous n'avons pas vu grand chose depuis que nous sommes arrivés. Aujourd'hui, direction Jarabacoa, le lieu où l'eau afflue en langue taïna. Elle se situe à 500 mètres d'altitude et c'est le lieu de départ pour le Pico Duarte, le sommet le plus haut des Caraïbes et de nombreuses ballades en montagne. 
A Santiago il fait très chaud malgré les averses (entre 30° et 32°) et on veut prendre le frais. On va dire que cette sortie était du repérage puisque on ne met que 50 minutes en voiture mais en prenant les transports locaux, ça change la donne. On a décidé de prendre un guagua (à prononcer gwagwa), minibus de 13 places où tu t'entasses à 17 (ça nous a rappelé l'Asie et le Maroc), jusqu'à La Vega, puis un autre jusqu'à Jarabacoa. On aura mis 2 heures pour arriver jusqu'au centre ville. L'office de tourisme est fermée le dimanche forcément, mais c'est déjà bien qu'il y en ai une. Des chauffeurs de moto-conchos nous sautent dessus pour nous proposer de nous déposer aux endroits touristiques. Il nous demande une somme impensable pour nous déposer, nous attendre et nous ramener de Salto de Jimenoa, une cascade de plusieurs mètres de haut où l'on peut se baigner et faire une ballade sur des ponts de singe. Nous demandons des infos au bar à coté et les filles nous disent comment y aller et combien elles payent. Elle nous parlent d'un endroit sympa où les Dominicains se retrouvent le weekend pour se baigner. Selon elles, en marchant on ne met pas plus de 15 minutes. C'est parti, il est midi et quart et on a faim. Il faut savoir qu'en République Dominicaine, personne ne marche! C'est vrai qu'il fait chaud mais même pour quelques pas, ils prennent un conchos, un taxi... Donc une heure plus tard, environ 3.5 km, avec Loeiza sur le dos, on arrive enfin à Balneario de la Confluencia.  La rivière Yaque rejoint la Jimenoa. On trouve un endroit à l'ombre pour prendre notre pique nique, on se relaxe, c'est dimanche quand même! 








Vers 15h30, on décide de plier bagages. On est installé que depuis 2h30 mais si on doit refaire une heure de marche jusqu'à la station de guagua, attendre qu'il se remplisse (bah oui, ce n'est pas un bus qui part à heure fixe, on part quand il est plein), 1 heure de route jusqu'à La Vega pour en prendre un autre et attendre le remplissage et 1 heure jusqu'à Santiago, on peut arriver tard à la maison.
 Bon, une personne nous a pris en Stop sur le parking, on s'installe à l'arrière de son pick up remplis de noix de coco et il nous dépose 5 minutes plus tard à la station. Les gwagwa se sont vite remplis et on est rentré en 2h comme à l'aller. 
J'ai bien dit que c'était un repérage car plus de 5 heures de transport pour un pique nique c'est un peu long. On est au courant des distances, du temps de transport, des tarifs pour la prochaine fois.



Je ne sais pas encore comment penser! Des fois je fais la conversion en Euros pour avoir une idée du prix et des fois je pense par rapport au niveau de vie d'ici. A vos calculettes, je m'explique:
- Pour aller à la cascade en moto concho, il aurait fallu payer 500 pesos par moto ou 750 pesos en taxi l'aller retour. 750 pesos = environ 13.5€. Cela reste cher mais n'est pas énorme pour un touriste français qui vient 3 semaines en vacances.
- 13.5€ correspond à une heure de travail bien payée en France mais pour Chloé qui gagne son salaire en Pesos, cela correspond à 4 heures de travail, ce qui correspondrait à environ 50 € la course de taxi! - Mais si on pousse ces calculs pour un salaire minimum dominicain de 8000 RD$ (145€), ça revient à l'équivalent de 16 heures de travail, soit plus de 200€ pour un salarié français!! Pour faire 15 km jusqu'à une cascade, je les paye pas moi les 200 €!
Maintenant qu'on vit ici, on ne peut plus se permettre de faire la simple conversion 1€ = 58 pesos (il y a un an c’était 50). Si on veut pas se retrouver avec la carte qui passe pas à la caisse de la Sirena (Leclerc local), va falloir qu'on pense en heures de travail, et non en euros convertis!

Bref tout ça pour dire qu'en rentrant, je n'avais plus de cigarettes et là, je ne me suis même pas posé la question quand j'ai payé 140 pesos pour mon paquet. Je comprends pourquoi personne ne fume ici! Si vous avez suivi ma réflexion, faites le calcul en équivalent heures de travail dominicaine ... Honte sur moi de rechigner pour quelques € pour une ballade sympa en famille et de trouver normal de dépenser de l'argent qui part en fumée.  A partir de mardi soir, je vais courir avec un copain deux fois par semaine, je sais que je peux encore être sportif mais je ne m'imagine pas arrêter de fumer. Ça me turlupine!

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